Je ne sais pas comment vous dire à quel point j’ai aimé ce livre, que j’ai fini hier soir à 1h du matin. Le personnage d’Alice m’accompagnait ce matin en allant au travail, on était bien toutes les deux à réfléchir à nos vies. 

Ce livre c’est exactement ce que j’aime dans la littérature, je le trouve terriblement réel et totalement fantasmé, cynique et naïf à la fois, drôle et tragique. 

Il y a des pages incroyables sur ce que c’est que d’être pauvre et de compter ses sous, d’être pauvre et de partir en vacances en Egypte sans pouvoir voir les pyramides, d’être pauvre et désœuvrée au point d’enlever un enfant. 

Il y a des pages géniales sur ce qu’est c’est que d’être un écrivaillon, un écrivailleur, un écrivassier, un écrivasson (oui les 4 se disent), sur ce que c’est un « feel good book » et à quel point cette mode d’écrire et de lire des livres légers, aux poncifs de développement personnel pathétiques, est ridicule, des pages brillantes aussi sur ce que c’est d’écrire, d’avoir un morceau de soi qui s’en va dans l’écriture, et un morceau de l’écriture qui se crée une place en soi, et comment écrire peut remettre une vie en route, même une vie de misère dans laquelle les besoins primaires ne sont jamais satisfaits. Des pages sensuelles sur ce que c’est que d’écrire une scène de sexe et à quel point tous les écrivains s’y sont cassés les dents… Des pages acides sur le monde de l’édition et des médias. 

Bref j’adore, j’adore à quel point ce livre nous déprime en dépeignant parfaitement ce monde merdique dans lequel nous vivons, tout en nous rendant terriblement heureux que la littérature – et l’amour! – car elle a aussi toute sa place, et de façon très juste, car tout à fait naïve – existent pour nous sauver. En ce sens oui ce livre est en effet pleinement « feel good ».

Paru le 22 août 2019 aux Éditions Au Diable Vauvert.