Le roman de Hannelore Cayre est une vraie pépite. La daronne, c’est cette travailleuse au noir pour le ministère de la justice qui ne mâche pas ses mots. Elle est cash et c’est drôle, sans jamais être vulgaire. C’est un humour corrosif et contagieux qui s’en prend à la justice, à la religion, aux maisons de retraites, aux petits dealers de quartiers dépourvus du moindre signe d’intelligence. Vraiment, c’est un livre jouissif sur la société d’aujourd’hui, profondément impitoyable et formidablement incorrect. A lire absolument, en plus c’est seulement 176 pages!
Bon et puis si vous ne connaissez pas Hannelore Cayre, je vous jure vous manquez un truc !
Extraits du livre :
– « Je n’ai pas vraiment saisi en quoi consistent les métiers qu’elles exercent ; elles ont essayé de me l’expliquer à maintes reprises , mais j’avoue avoir décroché avant de comprendre. Disons qu’il s’agit de ces boulots à la con où l’on s’étiole devant un écran d’ordinateur pour fabriquer des trucs qui n’existent pas vraiment et qui n’apportent aucune valeur ajoutée au monde. »
– « Mes fraudeurs de parents aimaient viscéralement l’argent. Pas comme une chose inerte qu’on planque dans un coffre ou que l’on possède inscrit sur un compte. Non. Comme un être vivant et intelligent qui peut créer et tuer, qui est doué de la faculté de se reproduire. Comme quelque chose de formidable qui forge les destins. Qui distingue le beau du laid, le loser de celui qui a réussi. L’argent est le Tout ; le condensé de tout ce qui s’achète dans un monde où tout est à vendre. Il est la réponse à toutes les questions. Il est la langue d’avant Babel qui réunit tous les hommes. »
– « Cela ne veut pas dire que je suis coquette ; à mon âge je trouve ces minauderies plutôt sinistres… Non je veux juste que lorsqu’on me regarde, on se récrie : « Dieu du ciel, que cette femme a l’air en forme… » Coiffeur, manucure, esthéticienne, injection d’acide hyaluronique, lumière pulsée fringues bien coupées, maquillage de qualité, crème de jour et de nuit, sieste… C’est que j’ai toujours eu une conception marxiste de la beauté. »
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